Décarbonation du transport maritime : quels objectifs ?

Le secteur du transport maritime, colonne vertébrale invisible de notre économie, représente 3% du total des émissions carbone dans le monde. Le secteur s’attaque à l’urgence climatique avec un sentiment croissant d’urgence et d’optimisme, alors même qu’il doit faire face aux perturbations de l’économie mondiale. Toutefois, l’optimisme doit se traduire par des actions. Agir maintenant, c’est adopter toute la gamme d’outils innovants. Ils existent et sont disponibles, pour commencer à réduire les émissions carbone des cargos sans attendre.


L’Organisation Maritime Internationale et la Commission Européenne constituent les deux grands acteurs institutionnels capables d’orienter la feuille de route des acteurs du secteur maritime. Cependant, tous les acteurs du secteur sont concernés par cette décarbonation. Des chantiers navals, armateurs, équipementiers en passant par les sociétés de classes. Parmi les acteurs privés du secteur maritime, certains devancent ces institutions et réclament des mesures ambitieuses. Par exemple, une taxe carbone. D’autres œuvrent pour une décarbonation accélérée, comme les acteurs de la propulsion vélique. Ils développent des technologies innovantes pour répondre à ces enjeux colossaux et à l’urgence climatique.

Coucher de soleil vu du roulier "Ville de Bordeaux".

Vers 17% des émissions mondiales en 2050 ?

Le fret maritime ne cesse d’augmenter. En effet, l’Organisation Maritime Internationale envisage la probabilité que le part du transport par la mer double d’ici 2050, voire qu’elle atteigne 17% de la part mondiale des émissions.


Outre les conséquences catastrophiques de la pollution des fuels lourds sur les fonds marins et la biodiversité océanique, les émissions des 3 gaz à effet de serre les plus toxiques pour la planète (CO2, méthane et oxyde d’azote) doit être immédiatement enrayées avant l’arrivée sur le marché des nouveaux carburants, qui ne pourront être disponibles pour tous les navires en quantité suffisante avant une dizaine d’année.

Les réglementations en vigueur

Aujourd’hui le secteur maritime est règlementé au niveau international par l’Organisation Maritime Internationale et au nouveau européen par la Commission Européenne, qui veut avoir un rôle de leader avec une ambition clairement affichée au niveau de la décarbonation du secteur.

Organisation Maritime Internationale (OMI)

 L’OMI a fixé des objectifs contraignants en 2018 avec une réduction de 40% ses émissions de CO2 d’ici 2030, et de 50% de l’ensemble des gaz à effet de serre d’ici 2050.

Ces objectifs doivent être déclinés par des mesures à court, moyen et long terme. Récemment L’OMI a déjà adopté des mesures comprenant l’indice nominal de rendement énergétique (EEDI). Celle-ci est obligatoire pour les navires neufs, et le Plan de gestion du rendement énergétique du navire (SEEMP).


La Commission Européenne

La Commission Européenne a affiché dès 2019 des ambitions importantes pour le secteur maritime. Notamment avec son pacte vert, qui visait la neutralité carbone pour 2050, avec par conséquent une réduction de 90% des émissions de gaz à effet de serre pour les acteurs maritimes. Elle a fait un pas important fin 2022 en intégrant le secteur maritime dans le système communautaire d’échange de quotas d’émission (SEQE). Cette décision oblige pour la première fois les exploitants de navires à payer pour leurs émissions de carbone.

Coucher de soleil et horizon en mer.
Crédits : PolaRYSE / Brian Carlin
Crédits : PolaRYSE / Brian Carlin
Seawing sur le Ville de Bordeaux 
Crédits : PolaRYSE
Crédits : PolaRYSE

Les solutions immédiates pour décarboner le transport maritime international

Ces objectifs de réduction ont pour vocation d’être encore plus ambitieux. Pour viser une neutralité carbone mondiale d’ici 2050, le transport maritime a la possibilité de réduire ses émissions dès maintenant. Ce, grâce à la pléthore de technologies innovantes en matière d’efficacité énergétique et de propulsion renouvelable. Elles sont disponibles dans le commerce et prêtes à être déployées.


Conçu par Airseas, Seawing a pour objectif de réduire les émissions des navires grâce à la propulsion par le vent. D’autres technologies propres offrent également des réductions significatives, dont certaines sont optimisées pour des types de navires et des contextes opérationnels spécifiques.